Les omega-3 au service de la santé cognitive
Pourquoi donner des oméga-3 en complément alimentaire ?
Il a été estimé qu’environ un tiers des cas de maladie d’Alzheimer à travers le monde pouvait être attribué à sept facteurs de risque potentiellement modifiables (diabète, obésité, hypertension à mid-life, faible activité physique, dépression, consommation de tabac et niveau d’éducation bas), sous réserve de liens de causalité entre ces entités et la démence. L’utilisation de stratégies efficaces pour réduire l’ensemble de ces facteurs de risque seraient théoriquement associées à une moindre incidence de la maladie dans les années à venir[1] [2]. C’est ainsi que la place de la nutrition, très liée à plusieurs de ces facteurs, dans la prévention du vieillissement cérébral pathologique devient capitale[3].

Le rôle structurel et régulateur des oméga-3 dans la fluidité des neurones
Le cerveau étant caractérisé par un taux élevé de lipides indispensables à son développement et son fonctionnement, les rôles structurels et fonctionnels des acides gras oméga-3 à longue chaine qui le composent en partie, dépendant des apports nutritionnels chez les personnes âgées (par exemple, les poissons gras), sont des sujets d’étude récurrents dans la littérature scientifique. Les acides gras polyinsaturés (AGPI) oméga-3 ont en effet des propriétés vasculaires, anti-inflammatoires et la capacité de réguler l’expression génique qui pourraient contribuer favorablement aux processus cognitifs[4].

Existe-t-il des données sur l’efficacité des oméga-3 en complément alimentaire ?
Une revue de la littérature conduite par le cabinet d’experts Frost & Sullivan a retenu et analysé 14 études cliniques relatives à l’impact de la prise quotidienne d’oméga-3 (DHA et EPA) sur la mémoire et l’occurrence d’épisodes de déficience cognitive, formant une population agrégée de 7331 sujets.
Dans ces études, la quantité apportée par les compléments alimentaires était de 1g/jour d’oméga 3 dont 250 mg/j de DHA et 300 mg/ j d’EPA.
Les résultats d’une revue récente de la littérature publiée dans le prestigieux journal Lancet Neurology rapportent que cinq études longitudinales sur huit ont observé des associations entre de plus fortes consommations d’AGPI oméga-3 (ou de plus forts statuts circulants en acides gras oméga-3 à longue chaine) et un moindre risque de démence ou de déclin cognitif chez les participants âgés [5].
Les compléments alimentaires à base d’oméga-3 sont-ils sûrs pour mes patients ?
Les compléments alimentaires sont strictement encadrés tant au niveau français qu’européen : ils doivent respecter l’ensemble de la règlementation alimentaire française et européenne, auquel s’ajoute un cadre supplémentaire spécifique aux compléments alimentaires.
La règlementation française et européenne encadre :
- Leur composition ;
- Les allégations réalisées sur l’efficacité des ingrédients ;
- Les modalités de leur mise sur le marché ;
- Leur surveillance post-commercialisation via le dispositif de Nutrivigilance


Comment prescrire un complément alimentaire à base d’oméga-3?
Dans une démarche de prévention santé et en complément de mesures hygiéno-diététiques adaptées, les compléments alimentaires contenant des doses minimales de 250 mg/j de DHA et 300 mg/ j d’EPA sont à prendre au cours des repas pour les populations avançant en âge et soucieuses de prendre soin de leur santé cognitive.
[1] Norton S, Matthews FE, Barnes DE et al. (2014) Potential for primary prevention of Alzheimer’s disease: an analysis of population-based data. Lancet neurology 13, 788-794.
[2] Samieri C, Perier MC, Gaye B et al. (2018) Association of Cardiovascular Health Level in Older Age With Cognitive Decline and Incident Dementia. Jama 320, 657-664.
[3] Kivipelto M, Mangialasche F, Ngandu T (2018) Lifestyle interventions to prevent cognitive impairment, dementia and Alzheimer disease. Nat Rev Neurol.
[4] Cunnane SC, Plourde M, Pifferi F et al. (2009) Fish, docosahexaenoic acid and Alzheimer’s disease. Progress in lipid research 48, 239-256.
[5] Scarmeas N, Anastasiou CA, Yannakoulia M (2018) Nutrition and prevention of cognitive impairment. Lancet neurology 17, 1006-1015.